Promotion et rayonnement de la langue française.

Maintenir la qualité de notre langue, sans laxisme ni purisme.

Ah ! ce que les temps ont bien changé :


Saviez-vous seulement que, ce que les Grecs et les Latins appelaient « scholê » et « scola », désignait un lieu , un temps de loisir…, donc où il était permis, « loisible », d’agir à sa guise, à son gré…de s’adonner à des jeux … de l’esprit, de plaisanter (!) donc de s’adonner à des activités ludiques. La preuve, le mot latin ludus se traduit aussi bien par « jeu » que par « école »… !
Mais ce « sacré Charlemagne » est passé part là…avec ses écoles « cathédrales » ! Aujourd’hui, semble-t-il, l’école, du moins de notre jeunesse,(scola), ne ressemblait plus tellement à un lieu ludique…Dites à des élèves de faire leurs devoirs ( = ce qui est dû…) à loisir, à leur gré…
Pourtant, le mot latin jocus = jeu (et qui nous a donné aussi les noms jouet, joujou, joueur, jokari et le verbe jouer) présente aussi son lot d’exigences : ne dit-on pas qu’il faut « respecter les règles du jeu », expression que reprennent souvent les présentateurs de débats politiques télévisés avant de laisser la parole aux intervenants.(si tant est que la politique soit un jeu !...)
Vous-mêmes, lorsque vous jouez avec d’autres personnes qui ne respectent pas les règles, lorsqu’ils trichent, « truandent », vous vous écriez : « c’est pas de jeu !» Car bien souvent, il y a un en-jeu…, une honorable victoire à remporter…, même dans les échecs ( !), où vous vous efforcez de déjouer les traquenards de l’adversaire, en espérant ne pas jouer de malchance… Si l’on joue aux cartes, mieux vaut avoir un beau « jeu », c’est-à-dire, une ensemble de cartes satisfaisant.  Ici, par métonymie (glissement de sens), Jeu ne désigne plus ici l’action ludique, mais les objets qui permettent cette action, tout comme vous parlerez d’un jeu de l’oie, etc
La signification du jeu lié à de l’action fait que ce terme s’applique à l’action scénique, au théâtre comme au cinéma. Un acteur joue plus ou moins bien son rôle, fait des jeux de grimaces. Vous-mêmes faites parfois des jeux de rôles ou des jeux drôles ! et ici…, un jeu de mots. Ce qui nous ramène à la notion de plaisanterie déjà contenue dans la signification antique. Mais ne faites pas trop de jeux de mots pendant un discours…car vous n’êtes pas venu pour …jouer, vous amuser ! Ce ne serait pas sérieux !  Que diraient l’orateur lui-même et les autres auditeurs ?
L’action, qu’elle soit intellectuelle ou dramatique, a gagné également les musiciens qui jouent d’instruments variés, les font vibrer. Est-ce pour cela que lorsqu’une planche mal ajustée dans une autre, remue, que l’on dit qu’elle joue un peu… ? A voir.
En anglais, le mot latin « jocus » se retrouve dans le mot joke. A silly joke est une plaisanterie stupide. Le plaisantin qui les accomplit est un Joker, ce qui voudrait d’abord dire « joueur ». Regardez bien la ou les cartes qui les représentent, elles dessinent ce que nous appelions en France le fou du roi. Mais les plaisantins, les amuseurs ou joueurs publics du Moyen Age s’appelaient des « jogleurs », (du verbe jogler ou jocler= amuser)  Le jongleur à cette époque distrayait son auditoire, pas seulement par des jeux d’adresse, mais aussi en racontant ou en chantant des poèmes épiques ou sentimentaux, « trouvés »* dans son imagination, qu’il accompagnait parfois en jouant de la lyre (origine de l’art lyrique).
Aujourd’hui, dans de grandes mises en scène, en plein air, vous pouvez assister à des jeux d’eau animés par des rayons laser… : de véritables joyaux ! Le joyau était à l’origine une chose qui amusait, faisait plaisir : un bijou. Les mamans aujourd’hui encore apprécient des joyaux (pas les piscines… !)  que les papas se plaisent à offrir en payant curieusement « rubis sur l’ongle » donc pas forcément sur le bijou!!!...(terme d’origine bretone)

Nous avons un peu délaissé les dérivés de « ludus », le jeu, l’école. Vous connaissez les préludes, que l’on appelait encore au XVI° s. « avant-jeu »  au théâtre, et les interludes.
Du verbe ludere, lusus, = jouer, le terme « al-lusion » désignait à l’origine, une plaisanterie, puis le fait de parler sans insister lourdement ; en anglais : a hint.
Un dernier : collusion désignait l’entente établie entre des joueurs ou des gladiateurs, avant le spectacle qui devait se donner ou se jouer dans l’arène. Nous ne dirons rien de l’illusion
Maintenant, si vous rencontrez des gens qui s’appellent « Ludo », ne jouez pas forcément avec ! Ce beau prénom nous vient de « Clovis », déformation d’un mot de langue franque,(Hlod-wig = combat glorieux) latinisé en « Ludovicus » pour nous donner « Louis » .
Ouf ! Il ne s’agit plus de se payer de mots ! ni de regretter le bon temps où l’école n’était qu’un jeu … d’enfants!

*Trouver, vient du latin populaire tropare , au sens d’inventer, composer , trouver;
   il nous donne en France, au nord, la forme trouver ; donc trouvère, puis trouveur,
                                       et     au sud, la forme troubadour.

Le participe passé fait, suivi d'un infinitif...



Toujours à déguster avec modération…  en compagnie de vos amis, authentiques amateurs de français !

-          Le participe passé « fait » suivi d’un infinitif…
La triste actualité nous a fait découvrir des horreurs inimaginables par le biais de nos écrans. Sans mettre tout au même niveau… d’autres horreurs, un peu moins graves tout de même, sont apparues dans les sous-titrages : (vous avez dû bondir !)
            « Une femme s’est faite exploser… »
A retenir bien simplement : ce participe passé fait est invariable quand il est suivi d’un infinitif. Il fallait donc écrire : « s’est fait » exploser. (le c.o.d. « exploser »est placé après le participe passé d’un verbe pronominal…)

Ne tirez pas sur le pianiste !

-          Une visite au Haras.
D’après ce que nous rapporte un touriste, certains ont eu la chance,  de se rendre au haras d’Uzès.
Le nom du lieu nous reporte à une racine germanique que vous retrouvez en anglais dans le mot hair, en allemand, Haar, qui désigne le poil, le cheveu, la chevelure. Certains pensent à l’influence du nordique pour désigner un pelage gris, propre à de nombreux chevaux. Dans un langage un peu relevé, donc peu « cavalier » , s’agissant du cheval, animal noble entre tous, on parle de  robe pour désigner son pelage. Maintenant, vous pouvez rechercher dans un dictionnaire français le mot « haire » dont parle Tartuffe (acte III, scène 1)…vêtement fait de poil de chèvre ou de chameau…sorte de tee-shirt à l’ancienne, réservé à de vrais pénitents !
 Ont été vus des chevaux « pur-sang ».
Ce terme est invariable, ne prend pas le pluriel… car l’expression complète dirait : « des chevaux de sang pur ».
Les visiteurs ont contemplé et caressé des chevaux de « trait »…notamment de race franc-comtoise, chevaux puissants et doux.
D’où vient ce « trait » ? - Tout simplement d’un verbe latin qui signifie « tirer », par exemple, une charrette, une calèche, ou …une flèche que les classiques appelaient « trait » … ou sur un papier, « tirer un trait », sorte de pléonasme entré dans la langue, comme dans « aujourd’hui » !  
Le verbe latin trahere qui l’a engendré, donne traire, pour tirer du lait, et son participe passé tractus nous a donné des termes récents comme tracteur, tracter, avec l’idée de tirer ou de remorquer ; également le mot tract pour désigner ce qui a fait l’objet d’un tirage… et par dérivation populaire, le nouveau verbe tracter au sens de distribuer des tracts comme en période électorale… !
On va s’arrêter là pour les racines… de tous nos mots, pas de « tous nos maux »…qu’il faut aussi extraire par la racine nous dit une célèbre métaphore populaire! On eût pu rendre visite au verbe to draw…mais bon !

Mais Alors, « Tirer au flanc »… ?
Sans avoir suivi de formation militaire, il arrive parfois que cherche à éviter de participer à ce qui nous apparaît comme un travail pénible…   Vous avez compris que cela consistait à se « sous-traire » (vous dites peut-être « se tirer »… !) de ce que vous appelez une corvée… L’expression toute militaire, vient de ce que, lors d’un affrontement sur un champ de bataille, les plus courageux attaquent de front en s’exposant directement aux tirs de l’ennemi ; les moins téméraires, les poltrons, les pleutres, préfèrent s’avancer prudemment par les côtés, moins exposés au feu de l’adversaire…