Promotion et rayonnement de la langue française.

Maintenir la qualité de notre langue, sans laxisme ni purisme.

Coup de gueule à la Croix-hebdo

 

Bonjour,

 

Je voudrais profiter du numéro 41670 de La Croix-Hebdo (le dernier) pour réfléchir sur la cohérence de cet exemplaire pour notre hebdomadaire. En effet, ce numéro est une sorte de mise sur un piédestal de la culture anglo-saxonne qui va de Walt Disney aux créateurs de séries. Outre l’usage abusif d’anglicismes  comme running (pour course à pied) par l’éditorialiste, ou encore le titre  de Bullshit Jobs (pour emplois à la con, si j’ai bien compris), jusqu’aux showrunners (là je ne comprends même pas ce que ça veut dire et je trouve cela très offensant pour vos lecteurs car je suis sûr que la très grande majorité en ignore le sens), c’est une véritable soumission à la sémantique américanisante qui apparait. Je voudrais vous rappeler à ce sujet une déclaration de François Cavanna, peu suspect de franchouillardise : « C’est mépriser le français que de préférer à ses mots des mots étrangers, c’est avoir honte de sa propre langue, et donc honte de ce qu’on est soi-même, que de se gargariser de vocables américains ».

Plus profondément, on peut s’étonner qu’à l’heure du confinement, alors qu’on parle d’un retour à l’essentiel, vous assuriez la promotion d’une dépendance à « l’entertainment » connecté (j’emploie délibérément  cet anglicisme à la place de divertissement pour être sûr d’être compris), assurant un peu plus encore le processus de « coolonisation » de notre culture, processus qui asservit sans relâche les esprits de nos concitoyens. C’est non seulement une faute de goût, une faute de l’intelligence, mais c’est aussi une incohérence, sinon une contradiction, avec la ligne de La Croix et encore plus avec les besoins du temps et de la période que nous traversons. J’en suis tout à fait désolé.

 

Alain Sulmon