Promotion et rayonnement de la langue française.

Maintenir la qualité de notre langue, sans laxisme ni purisme.

Invasion sauvage ou snobisme


             
             Il ne vous aura sans doute pas échappé que nos moyens de communication dits « média », pluriel de « medium » qui nous a donné le terme français « moyen » se font « polyglottes »…et recourent très souvent à des termes étrangers, d’origine anglo-saxonne : ça fait bien ; ça sonne instruit !
            Notre langue française a-t-elle vraiment besoin d’emprunter autant de termes que l’on croirait nouveaux, indispensables parce qu’ils désigneraient de nouvelles réalités, des inventions techniques ?
Résultat : aujourd’hui, on n’est plus capable de se comprendre lorsque nous communiquons avec nos semblables. Nous ne maîtrisons ni le français, ni l’anglais que nous ne savons même pas prononcer, voire écrire correctement… comme lu récemment dans un journal récent « Pitcht » au lieu de pitch pour parler sans doute d’implantation.
Bien sûr, une langue « vivante » évolue en fonction de ses besoins, selon des règles qui constitue son génie.
Notre langue, dans son état actuel, n’est pas vraiment un héritage de « nos ancêtres gaulois », même si subsistent encore quelques termes rattachés au domaine de l’agriculture et de la table, comme le soc de charrue, le cante qui signifie rocher dans « Canteperdrix », et dans notre région, un clapas qui renvoie à un mur de pierre, qui donne le La Clappe pour une localité, le limon et La Limagne.... Notre langue, partie d’un socle celtique, s’est construite lentement, a évolué, s’est enrichie auprès de civilisations plus riches ou plus avancées, dans certains domaines y compris dans la langue franque. La population de notre pays a assimilé le vocabulaire dont elle avait besoin pour progresser et répondre à des nécessités nouvelles en matière de communication et de vie en société.
Le latin et les influences de sa sœur indo-européenne, le grec, possédant déjà une littérature, se sont ainsi progressivement substitués aux dialectes celtiques en usage, dans ce qui devint la Gaule romaine, sous l’influence de l’administration romaine d’abord, puis de la christianisation de notre pays effectuée par des apôtres rattachés à l’Eglise de Rome.
Ne fréquentant pas d’écoles, artisans et paysans gallo-romains, intégrèrent tant bien que mal grammaire et vocabulaire latins, tout de même complexes à des esprits peu littéraires… L’évolution populaire allant toujours dans le sens de la simplification, les déclinaisons disparurent, les conjugaisons se modifièrent tout comme aujourd’hui, où un enfant a tendance à n’utiliser qu’un auxiliaire au lieu de deux : «  Ex : « je m’ai trompé ! » ( plus logique… car le verbe est transitif direct !), et plus facile à dire que « je me suis trompé », avec toutes les difficultés d’accord à l’écrit d’un participe passé de verbe pronominal… !!! Oui, et pourtant…
Une grammaire française, faite d’usages consacrés par le temps est apparue, établie par les poètes des Temps modernes. Des normes ont surgi pour former des mots nouveaux (‘néo-logismes’) réclamés par le progrès des sciences et des techniques : la presse, l’imprimerie… Les savants européens du XVII° s. préférèrent même recourir au latin classique pour échanger d’une nation à une autre, créèrent de nouvelles appellations à partir de racines latines et surtout grecques, comme le « télescope », le « télégraphe »… L’habitude s’est poursuivie. Des règles de vocabulaire, de syntaxe et de style, se sont donc imposées dans ce qui constitue le génie de notre langue française, qui permettent d’échanger avec finesse et précision, sans équivoque en France comme à l’étranger au point de devenir longtemps la langue diplomatique… internationale, toujours officielle au Vatican… 
Si vous apprenez quelques racines grecques ou latines, vous saurez traduire bon nombre des termes que vous rencontrerez dans un hôpital par exemple. Vous saurez ce qu’est un « otorhinolaryngologiste », une « radiographie », un « ophtalmologiste », un « orthodontiste », un « podologue »…
Maintenant, l’intelligence nous conduit à accepter des termes qui n’ont pas vraiment d’équivalents en français, surtout s’ils proviennent du nom de l’inventeur, comme le sandwich, le klaxon,… (= avertisseur sonore) que l’on va franciser en créant un verbe dérivé… du 1° groupe (!) « Klaxonner». Les Allemands ont excellé dans l’élaboration de produits de synthèse, ou « succédanés », que l’on appelle couramment « ersatz », mot qui au pluriel ne prendra pas d’ « s », comme tous les mots français terminés par « z »… !
Les Anglais nous ont rendu le sport. Terme d’origine française le (des-portement) signifiait le fait de se porter ailleurs, au loin, le fait de se dis-vertir (divertissement), de se dis-traire (= se tirer …ailleurs). Evidemment, le verbe « des-porter » a depuis reçu mauvaise presse…Mais la résurrection du sport et sa réintroduction en France a naturellement entraîné l’introduction de tout un vocabulaire propre « made in England » On joue au foot, au rugby, on shoote un penalty (< mot français pénalité) etc.
Maintenant faut-il substituer systématiquement aux mots français, clairs, précis et courants, des rafales de mots anglo-saxons aux définitions imprécises et mal maîtrisées, aux consonances peu musicales, comme le briefing (qui implique que l’on soit bref , étymologie oblige!), casting, souvent confondu avec timing, smiling, brain-storming, réunion qui puise dans un « think tank »,… brushing, shopping, un debriefing après un match… au lieu d’analyse, un after pour dire ‘après’, un fast food si facile à prononcer (!), un food truck… le drive qui n’évoque pas pour un Anglais la fourniture de denrées commandées en ligne, plutôt qu’en live…
Invasion ?
Plutôt « snobisme », attitude prétentieuse et creuse. Faut-il s’en laisser accroire ? Même si des camelots pensent que ça fait bien et pensent illusionner les pauvres en esprit en faisant croire qu’ils savent parler une langue étrangère, nous n’aurons pas la faiblesse d’oublier qu’une langue, même maternelle, ne s’apprend que par du travail soutenu, la maîtrise de son histoire, et non pas des slogans… mal définis voire incorrects.

Rappelons-nous :
« C’est blesser un peuple au plus profond de lui-même que de l’atteindre dans sa culture et dans sa langue »
                                                                                  Fr. Mitterrand.

« La France est une langue et cette langue est une femme si belle, folle, sage, qu’on l’aime de toute son âme »
A.    France

« Une langue qui faiblit, c’est un pays qui vacille »…
                                                                                               Jean d’Ormesson

« La reconquête de la langue française, c’est la reconquête de l’intelligence ».
                                                                                              Arnauld Upinsky.

« L’âme du peuple vit dans sa langue ».  
                                                    J. W. Goethe

Yves BARREME

MARIANNE


De : Alain Sulmon [mailto:alain.sulmon@gmail.com]
Envoyé : dimanche 11 mars 2018 14:45
À : '
lecteurs@journal-marianne.com'
Objet : Mon désabonnement à "Marianne"

Bonjour,

Je viens de prendre la décision de ma désabonner de « Marianne » Je voulais tout de même m’en expliquer auprès de votre hebdomadaire pour que, sait-on jamais, cela puisse servir à quelques chose

Tout d’abord, si je me suis abonné, c’est pour défendre la liberté d’expression et soutenir un hebdomadaire dont je savais qu’il était en difficulté. C’était ma manière de contribuer au pluralisme de la presse écrite. Je suis abonné à plusieurs journaux et revues comme La Croix, Valeurs Actuelles, Historia, … donc avec une volonté de pluralisme et de croisement des idées et des convictions. J’ai toujours apprécié Marianne pour la qualité de ses analyses… même si j’étais loin de toujours les partager. Et comme j’appréciais, par exemple, les chroniques de Jacques Julliard !

Alors pourquoi me désabonner ? La réponse est simple et attristante : je ne me suis pas abonné à un organe de la presse écrite pour lire des articles écrits dans le style consternant des réseaux sociaux. Que d’anglicismes, à commencer par votre proposition de la version digitale qui ne respecte même pas la langue française (un écran digital est un écran tactile, le terme digital – ce qui est relatif au doigt - est un anglicisme mal traduit et, en français, on devrait parler de version numérique) ! Entre les punchlines (dont je suis obligé de deviner le sens et que je ne comprends pas spontanément), les fashion weeks , les fake news, etc. vos articles sont truffés d’un vocabulaire, et donc d’une pensée, « calés » sur l’anglo-saxon. Ce n’est pas seulement la faute de goût qui en est condamnable, ce n’est pas seulement non plus la pauvreté sémantique et stylistique qu’ils manifestent, ce n’est pas uniquement  l’alignement sur un mode d’expression lié à une colonisation culturelle (coolonisation ? ), ce n’est non plus pas la seule soumission à un sabir atlantique pourtant en contradiction avec le concept même de « Marianne », qui sont à rejeter. In fine, pourquoi s’abonner à un organe de la presse écrite si c’est pour y retrouver la même pauvreté d’expression que celle des réseaux sociaux ?

Si l’on veut que « Marianne » vive, c’est le contraire qu’il faudrait faire : exiger des journalistes une langue recherchée, élaborée, indépendante : qui sont vos lecteurs ? Pas ceux qui écument les articles trash sur Facebook ou les forums en vogue. En tout cas, je ne peux pas, en ne me désabonnant pas, continuer de cautionner une expression déliquescente et mortifère. Je suis convaincu qu’en continuant dans cette voie (cette voix ?), votre lectorat se réduira comme peau de chagrin, sauf peut-être si vous avez l’intention  de devenir un magazine people parmi d’autres en vous adressant à un public différent (mais peu amateur de presse écrite).

Avec mes meilleures salutations (et pas mes best regards) er avec mes regrets sincères,

Alain Sulmon





Le Roman feuilleton

Quand le français se lance dans l’aventure


Il existe une sorte de roman populaire qui a connu à partir du XIX ème siècle et jusqu'à nos jours un succès incroyable et qui n’en appartient pas moins pour toujours à notre patrimoine littéraire : le roman-feuilleton. Ce genre littéraire, tel quel, est un peu tombé en désuétude, mais un peu seulement, car nous verrons qu'il reste encore bien vivant en s'étant adapté aux exigences des média contemporains. 

Equitation

Equitation… à cheval

Paul a donc vu des chevaux « pur-sang » ; ce terme est invariable, ne prend pas le pluriel… car l’expression complète dirait : « des chevaux de sang pur ». Il a contemplé et caressé des chevaux de « trait »…notamment de race franc-comtoise, chevaux puissants et doux. D’où vient ce « trait » ? - Tout simplement d’un verbe latin qui signifie « tirer », par exemple, une charrette, une calèche, ou …une flèche que les classiques appelaient « trait » … ou sur votre cahier, « tirer un trait », sorte de pléonasme, comme dans « aujourd’hui » ! (un air de déjà vu …pas vrai ?) le verbe latin trahere qui l’a engendré, donne traire, pour tirer du lait, et son participe passé tractus nous a donné des termes récents comme tracteur, tracter, avec l’idée de tirer ou de remorquer ; également le mot tract pour désigner ce qui a fait l’objet d’un tirage… et le nouveau verbe tracter au sens de distribuer des tracts comme en période électorale… !

« Tirer au flanc »… Sans avoir suivi de formation militaire, vous avez compris que cela consistait à se « sous-traire » (vous dites « se tirer »… !) de ce que vous appelez une corvée… L’expression toute militaire, vient de ce que, lors d’un affrontement sur un champ de bataille, les plus courageux attaquent de front en s’exposant directement aux tirs de l’ennemi ; les moins téméraires, les poltrons, les pleutres, préfèrent s’avancer prudemment par les côtés, moins exposés au feu de l’adversaire…

Qu’est-ce qu’un coach et un manager ? Moins évident mais pourtant bien d'origine française est le mot coach qui signifie souvent entraîneur, mais qui peut - toujours du fait de l'imprécision sémantique liée aux anglicismes de toute espèce - signifier aussi bien sélectionneur, dirigeant, accompagnateur, gourou, référent, patron, employeur, etc... or le mot coach est un terme d'équitation française (cocher, coche,...) qui, passant pas l'anglais et revenant avec ses gros sabots - c'est le cas de le dire -, sans finesse ni précision, désignera indistinctement dix ou quinze choses différentes. Au passage, signalons qu'il en est de même pour le mot "manageur" (écrit ici volontairement à la française) qui appartient aussi originellement au vocabulaire de l'équitation : le manageur, c'est celui qui dirige le manège. Ainsi donc le cocher, à l’origine, est celui qui mène un cheval ou un attelage et par extension, une personne ou un groupe de personnes (une équipe), tandis que le manageur dirige une institution ou une entreprise. Au XIXème siècle, le prince de Metternich était surnommé le "cocher de l'Europe"





                                                                                     Yves Barrême et Alain Sulmon 

KTO coup de gueule

KTO Coup de gueule  du Président A. Sulmon

Bonjour,

Je suis un donateur de KTO depuis plusieurs années et je suis tout à fait surpris et déçu de constater que KTO tombe comme bien d’autres médias dans l’anglomanie : pourquoi, tout d’abord, appeler votre lettre d’information “newsletter “ ? Vous pourriez tout aussi bien l’appeler : infolettre, lettre-info, lettre-courriel, lettre de nouvelles,... Je vois passer toutes ces appellations utilisées par ceux qui aiment et respectent la langue française.

Quant à votre “Pitchmychurch”, il s’agit ni plus ni moins d’un barbarisme, voire d’un borborygme, ridicule, pédant et probablement incompréhensible pour la plupart de vos sympathisants.

Dans ces conditions, comme je ne veux en aucun cas cautionner un tel incivisme linguistique, j’annule de ce pas l’ordre de virement permanent en votre faveur auprès de ma banque.

Avec mes salutations attristées et indignées,

Alain Sulmon


Cher Monsieur,

Nous avons bien reçu votre mail et bien pris en compte votre réaction. Nous la trouvons très juste mais malheureusement nous ne choisissons pas nous même ce titre qui a été mis en place par notre prestataire, ainsi que celui de « Pitcht my church ». Cependant concernant Pitcht my church, nous n’avons fait que retransmettre l’évènement qui a permis de donner la parole à quatre figures de l’innovation dans le cadre de l’Eglise. Nous serons tout de même plus vigilant dorénavant pour le titre de nos rediffusions.

Nous vous remercions pour l’intérêt que vous portez à notre chaîne ainsi que pour vos réactions.

Je vous prie d’agréer, Cher Monsieur, mes salutations distinguées.