Bonjour,
Je reçois dans ma boîte courriel la "newsletter" de France Culture. Je m'étonne qu'une radio qui se proclame culturelle emploie un terme emprunté à un langue exogène, fût-elle l'anglais, le serbo-croate ou la patagon. En effet, la culture implique en premier lieu une maîtrise et une connaissance de sa propre langue or il existe, dans la nôtre, plusieurs mots pour désigner cette lettre d'information, comme lettre-info, infolettre, lettre-courriel, ou encore la délicieuse lettre de nouvelles rencontrée en Suisse romande et enfin celle qui aurait ma préférence : la lettre d’actualité(s)...
Permettez-moi de faire appel à l’un de vos regrettés confrères, Français Cavanna, pourtant peu suspect de franchouillardise, qui a écrit une très belle déclaration d’amour à la langue française dans un livre intitulé Mignonne, allons voir s la rose, … (éditions Fayard) et qui déclare à propos des anglicismes : « Je n’aime pas que l’on méprise ce que j’aime. C’est mépriser le français que de préférer à ses mots, des mots étrangers, c’est avoir honte de sa propre langue, et donc de ce qu’on est soi-même, que de se gargariser de vocables américains… » ou encore : « Moi qui hais les traditions, car toutes sont stupides et attrape-couillon, je me ferais hacher pour que vive et prospère le français. Justement pas pour la tradition. Mais pour la céleste, l’invraisemblable harmonie de cette langue qui a vraiment eu de la chance de devenir aussi belle, au point de tourner ses erreurs de parcours à son avantage. Mais où est-il donc le peuple béni qui, au long des siècles, a façonné cette merveille ? A-t-il vraiment disparu, et sont-ce ses descendants, ces arrivistes pète-sec, aussi fermés à la véritable beauté que la serrure de leur attaché-case ? » (ou ajouterais-je volontiers que le morne écran de leur ordinateur portable ou de leur ordiphone).
Merci de me désinscrire de cet envoi piteux qui piétine notre langue. Je vais conseiller à mes amis d'en faire autant jusqu'à ce que France Culture élève son niveau d'expression en parlant français.
Avec mes salutations,
Alain Sulmon