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Préférer ou aimer mieux

PREFERER    ou    AIMER MIEUX ?


-« Que préférez-vous, l’automne ou le printemps ? »  – « -Je préfère le printemps que l’automne ».
Dans cet exemple, la construction de la réponse, de plus en plus fréquente en conversation courante comme à l’écrit, est incorrecte.
 Elle peut s’expliquer par une proximité sémantique, du verbe préférer, avec l’expression aimer mieux. (étymologiquement, préférer = « porter en avant », en première place,). Mais de nos jours :
-1-Le verbe préférer, transitif, ne supporte pas une comparaison analytique (= développée en deux termes) introduite par le conjonctif que lorsque l’objet de la comparaison est un nom.
 Dans ce cas, l’expression de la supériorité s’exprime :
-ou bien
:         *en un seul élément. Il s’agit d’une construction synthétique, ou  absolue.
         Ex : elle préfère Pierre.
                                                        -ou bien
*en deux noms compléments reliés par la préposition « à ».
Pour résumer, disons qu’on ne pourra pas dire : « elle préfère Pierre que Paul, »    mais :
 -« elle aime mieux Pierre que Paul ». ou bien : -« elle préfère Pierre à Paul »
                                  ou encore, en forme pronominale :- «Il se préfère à ses amis »
            -2-Maintenant, si le verbe préférer a pour complément d’objet :
                        -a) Des verbes à l’infinitif :
La comparaison explicite articulée sur la conjonction « que » est correcte. On peut aussi utiliser la préposition à.
            Ex : « Il préfère nager que courir »  (Littré déconseillait cette construction et lui préférait(!)… « aimer mieux…que »)    : « Il aime mieux nager que courir » ; On peut également écrire :
« Il préfère nager à courir » (dans cette construction, les infinitifs fonctionnent un peu comme des noms)
Souvent, on utilise la locution (plutôt) que de pour construire la comparaison superlative :
Il préfère nager (plutôt) que de courir.
                        -b) Une subordonnée conjonctive (dont le verbe à forme personnelle se met au subjonctif…), le complément d’objet de la préférence exprimée est introduit pas la conjonction de subordination que.
            Ex : « nous préférons qu’il vienne. »

Rappelons pour terminer que le verbe préférer peut « absolument » s’employer sans compléments… C’est comme vous préférez !


Alain Sulmon septembre 2017