Adressé à l’Hebdomadaire « La Vie »
Madame, Monsieur,
L’enquête de société intitulée « Premier portrait chiffré des musulmans de France » parue dans le N° 3708 de l’hebdomadaire « La Vie », a retenu toute mon attention. Je m’interroge toutefois sur la forme et non sur le fond de cet article. L’emploi du terme « think tank » utilisé dans le premier paragraphe (page28) me surprend. Je l’avoue humblement, je ne connais pas son sens exact, s’agit-il d’un laboratoire, d’un réservoir d’idées ou d’un concept nouveau ?
Fidèle lecteur de votre hebdomadaire, j’en apprécie généralement l’objectivité et la diversité des sujets traités, mais aussi la qualité de l’écriture.
Je crains que Pascale Tournier, auteur de l’article en question ne se soit laissée entraîner par un phénomène de mode qui me relègue au rang de lecteur inculte, ce qui est désagréable, mais surtout, elle fait injure à notre belle langue par des emprunts qui ne cessent de l’appauvrir, oubliant ainsi que ce fut celle des beaux esprits que bien des étrangers nous envient.
Recevez, Madame, Monsieur l’expression de mes salutations.
Denis Rothé
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Réponse de "La vie" par courriel du 13/10/2016
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Réponse de "La vie" par courriel du 13/10/2016
Cher Monsieur,
Pardonnez-moi de n'avoir pas répondu à votre message plus
tôt. Il m'avait échappé et je viens de le lire en vérifiant -un peu
tardivement- qu'aucune lettre n'était resté sans réponse.
En tant que responsable du courrier des lecteurs, je
bataille en permanence auprès des rédacteurs et des secrétaires de rédaction
pour limiter le recours aux mots anglais dans les articles. Je reconnais qu'il
y en a beaucoup et je comprends très bien l'effet produit. Je trouve très
désagréable l'expression - bien involontaire, cependant- de la connivence
culturelle qui transparaît dans cet usage.
Je persiste cependant à transmettre à la rédaction les
remarques de nos lecteurs à ce sujet, même si le résultat est un peu
décourageant.
Un "think tank", littéralement un "réservoir
à idées" (to think : penser, tank : réservoir). Il s'agit donc d'une club
de réflexion qui a pour objectif d'alimenter le programme de formations
politiques.
J'ai lu ce matin dans le dernier numéro un mot qui va
sûrement vous agacer dans l'article sur l'inauguration de la cathédrale russe :
le "soft power". Pas de traduction non plus. J'avoue un peu de
découragement.
Je vous le traduis d'avance (pardonnez-moi si vous le savez
déjà). "Soft" : doux, "power" : puissance. Il s'agit pour un Etat de ce qui
participe de sa puissance, de son influence en dehors de ses forces armées et
de ses atouts économiques : sa culture, son rayonnement, ses institutions
culturelles à l'étranger, etc.
Avec nos amitiés.
Dominique Fonlupt
Rédactrice en chef adjointe
Responsable Courrier des lecteurs
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