Promotion et rayonnement de la langue française.

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Harcèlement textuel

La langue française est-elle victime de harcèlement textuel ?

Il y a en ce moment un véritable déferlement médiatique qui concerne le harcèlement subi par des femmes de toutes conditions et de tous horizons à tel point qu’on en vient à considérer que le mâle est devenu le mal (incarné). Une féministe américaine a même récemment proposé de tuer tous les bébés masculins à leur naissance…
Mais là n’est pas notre propos puisque cette polémique nous permet de vérifier que le « h » aspiré, institution bien française, est en péril. En effet, sur les radios, à la télévision, on ne cesse d’accuser les auteurs et de plaindre les victimes « d’harcèlement sexuel »,  à crier « haro » (avec un h aspiré) sur le beau dais en vilipendant sans cesse les pratiques « d’harcèlement sexuel » courantes, semble-t-il, dans le monde de l’entreprise, du spectacle, de la politique…, bref à dénoncer les conduites de tous poils (si l’on peut dire !) réduisant la femme à son état d’obscur objet du désir. Même la presse écrite (Libération, L’Obs, Paris Match, Le Parisien,…) s’y met et ce « d’harcèlement » ne semble plus désormais choquer grand ‘monde.
Pourtant rappelons la règle : le « h » aspiré interdit la liaison avec le mot qui le précède ainsi que l’élision (c’est-à-dire le remplacement de la voyelle du déterminant ou de la préposition qui le précède par une apostrophe). Cette exception à l’élision porte même un nom : la disjonction.
Est-ce à dire que le « h » aspiré est en voie de disparition ? Pas si nous dénonçons  haut et fort son mauvais emploi, ce qui ne peut se faire que par un moyen : que chacun de nous devienne « le harceleur » des fauteurs de trouble et se mette sans relâche (et sans relaxe) à les… apostropher !

Diffusé le 16/11/2017

                      Alain Sulmon