Monsieur
le Président du CSA
Tour
Mirabeau
39-43 quai André Citroën
75739
Paris Cedex 15
Marseille le 2 mars 2017
Monsieur
le Président,
Faisant écho à la lettre de protestation
que vous a adressé le représentant de la défense de la langue française (dfl)
du Gard, concernant la pléthore d'anglicismes et américanismes que les divers
médias en France utilisent, je voulais m'indigner de la situation
d'affaiblissement dans laquelle l'un des médias les plus représentatifs de la
France et sa culture, la télévision française place notre belle langue.
Nous assistons à une acculturation
insidieuse, par le franglais, mais déjà bien ancrée dans les mœurs : snobisme
ou élitisme de la capitale des grandes villes françaises ? C'est ignorer le
riche patrimoine littéraire que porte la langue française et pour la
francophonie ce qu'elle représente.
Je le ressens d'autant plus que j'ai
moi-même enseigné l'anglais et suis une ardente partisane de la préservation
des cultures et de leurs véhicules linguistiques marqueurs de leurs identités
propres.
Issue également de la diversité
culturelle, je suis pour le respect de toutes les cultures. Au même titre que
nous pensons biodiversité aujourd'hui, nous devons penser que la préservation
de la langue est un marqueur de la diversité culturelle humaine.
Nous ne voulons pas tomber dans les excès
de la mondialisation, qui fait du modèle courant, bas de gamme la norme pour
tout. Nous ne voulons pas perdre notre âme dans une supra-nation à la culture
consumériste, dans laquelle seuls les scores de l'audimat comptent et où les
cultures historiques des peuples se dissoudraient.
En étant à l'avant-garde de la
communication, la télévision française devrait être la garante de notre
identité et être témoin de toutes les autres cultures aussi pour garder un
monde divers, riche de ses différences où l'humanité entière peut trouver des
sources d'inspiration, d'intelligence et d'émerveillement.
En portant à votre attention ce
débordement inacceptable, car rien n'est fait pour endiguer ce mal de façon
claire et ainsi porter à la connaissance de tous les citoyens et résidents de
France que parler français est un privilège, que chacun de nous en sommes les
récipiendaires et les gardiens, je tiens par mon témoignage vous dire, Monsieur
le Président du CSA, combien votre autorité devrait investir cette mission si
chère à tous ceux en France comme à l'étranger qui regardent le rayonnement du
phare qu'est la langue française.
Avec
toute ma considération, je vous prie d'agréer mes sincères salutations.